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SÉQUENCE DIDACTIQUE

LITTÉRAIRE

Le Dernier Jour d'un condamné
 
Victor Hugo
Introduction

L’un des rôles de l’enseignant est d’agir en tant que professionnel héritier de la culture au sein de sa classe. La littérature est une bonne façon pour un enseignant de français d’exercer son rôle de passeur culturel. Pour développer la capacité des élèves à porter un jugement critique sur un aspect social en s’appuyant sur leur bagage culturel, nous avons bâti une séquence didactique travaillant le type argumentatif à l’aide de l’œuvre Le Dernier Jour d’un condamné de Victor Hugo. C’est une façon pour l’enseignant de montrer aux élèves en quoi les textes littéraires peuvent aider à « concevoir et utiliser la culture comme une ressource pour comprendre le monde, structurer leur identité et développer leur pouvoir d’action en communiquant de manière appropriée » (MELS, 2009, p. 3).

 

Pour atteindre l’objectif ciblé, le maitre devra tenir compte des finalités de l’enseignement de la littérature : sociohistorique, critique et civique, éthique et philosophique, cognitivo-langagier. D’abord, l’enseignant doit situer l’auteur, Victor Hugo, et présenter le courant littéraire dans lequel il s’inscrit, soit le romantisme, pour comprendre le contexte de production de l’œuvre. Ce dernier révèlera que Hugo fait une critique sociale de la peine de mort dans son livre. Cette critique est d’ordre éthique et philosophie puisqu’elle exige une réflexion sur la condition humaine et la valeur d’une vie. Finalement, la critique retenue de l’œuvre se présente sous la forme d’un journal et d’une écriture soutenue caractérisée par de nombreuses figures de style servant à accentuer la subjectivité du point de vue.

 

Résumé de l'oeuvre

Le roman de Hugo dépeint la réalité d’un condamné à mort lors des derniers jours de sa vie, soit avant son exécution. Le personnage principal met par écrit ses pensées à propos du sort qui l’attend. Il revoit sa vie défiler devant ses yeux, pense à sa mère, à sa femme, mais surtout à sa fille, qu’il se sent mal d’abandonner. Il nous fait également connaitre la dure réalité que les prisonniers vivent chaque jour et réaliser comment les hommes qui assistent aux exécutions sont cruels et insensibles. Hugo souhaitait que cette œuvre soit perçue comme un « plaidoyer [...] pour l’abolition de la peine de mort » (Hugo, 1832).

 

Couverture de l'édition publiée par Chenelière Éducation en 2007  ( Présentation de l’oeuvre  faite par Chantal Saint-Jarre). L'image est un tableau de Hugo dont le titre est Vianden à travers une toile d'araignée.

Mise en contexte de la séquence

À la suite de la lecture de cette Å“uvre, nous avons sélectionné trois problèmes de lecture. Le premier expose les sentiments et les émotions du condamné devant le sort qui l’attend, parce que ceux-ci sont omniprésents dans le texte romantique d’Hugo et sont notamment accentués par l’écriture au JE. Ces traces permettent de mieux comprendre son inscription dans le courant romantique. Le problème se pose ainsi : comment le condamné vit-il le mal du siècle (concept qui sera expliqué aux élèves)? Le deuxième problème permet de s’intéresser à la question de l’identité du personnage principal et aux raisons qui ont motivé le choix de l’auteur quant à l’anonymat du condamné. En effet, l’auteur tient à déshumaniser son antihéros en lui retirant son nom, son apparence, son histoire et son crime. Il cherche ainsi à donner un visage universel à la peine de mort parce que derrière un condamné, il existe une personne qui a des émotions, des droits, une vie et une liberté, ce qui est nié par le système carcéral. Il dénonce aussi le comportement inhumain de la foule crachant sa haine au condamné. Concrètement, le problème est donc : comment l’engagement social de l’auteur est-il perceptible dans l’œuvre ? Le troisième problème concerne l’engagement social de l’auteur dans son Å“uvre. Victor Hugo critique la peine de mort, car selon lui, cette pratique moyenâgeuse va à l’encontre des valeurs nationales. Dans son roman, il n’hésite pas à user de subjectivité autant dans sa structure narrative qu’est le journal intime, que dans les effets de la langue créés par les figures de style puisque ces dernières permettent d’amplifier la réalité pour montrer la cruauté et le côté inhumain de la peine de mort. Ce problème de lecture peut se présenter comme suit : pourquoi Victor Hugo a-t-il choisi de garder l’anonymat du condamné ?

 

Nous avons pensé élaborer différentes activités servant à répondre aux trois problèmes de lecture posés. Puisque nous travaillons le type argumentatif, notre séquence est destinée à des élèves de cinquième secondaire. Les élèves auront dû acquérir certaines notions du mode de discours argumentatif avant de réaliser la séquence. Dans un premier temps, les élèves auront d’abord appris à tenir compte du contexte de production, soit la date, le lieu, le contexte historique et socioculturel (MELS, 2011, p. 23). Ensuite, ils auront vu la façon dont l’énonciateur émet son point de vue subjectif à l’aide des marques énonciatives (MELS, 2011, p. 23). Finalement, l’enseignant leur aura inculqué les notions relatives aux différentes composantes de la structure argumentative, soit la reconnaissance du sujet controversé, de la thèse et des arguments (MELS, 2011, p. 24). De plus, les compétences disciplinaires travaillées seront Lire et apprécier des textes variés (comprendre et interpréter) et Écrire des textes variés (mettre à profit et acquérir des connaissances sur la langue et élaborer un texte cohérent) (MELS, 2009). Nous privilégierons le travail d’équipe pour les quatre premières activités parce que ce mode d’organisation permet une plus grande motivation intrinsèque et une diminution de la dépendance à l’enseignant, favorisant ainsi le développement d’une autonomie chez les élèves (Giasson, 1992). Ensuite, l’enseignant fera une mise en commun en plénière pour que les différentes interprétations soient accessibles à tous les élèves. Enfin, un cahier de lecture leur sera fourni afin qu’ils puissent consigner les informations recueillies lors des discussions en sous-groupes et en plénière (annexe 10).  

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